Aller au contenu

[Mois2 Morgan of Glencoe & Pumpkin Autumn Challenge] Ordalie

Ordalie La dernière geste Morgan of Glencoe

Ordalie est le 3ème tome de la saga La Dernière Geste de Morgan of Glencoe. Cette lecture fait partie du Mois2 Morgan of Glencoe organisé par le blog Book en Stock. Je remercie d’ailleurs encore Book en stock et ActuSF pour l’envoi d’Ordalie et de m’avoir laissé la chance de participer au Mois2 Morgan of Glencoe. Ordalie s’insère aussi dans le Pumpkin Autumn Challenge 2021.

20 mois plus tard…

Au début du tome 1, Yuri est la fille de l’ambassadeur du Japon, promise au Dauphin de France. La reine de France, amie avec feu sa mère, lui laisse l’opportunité de choisir entre sa cage dorée et la liberté. Yuri se retrouve alors dans la communauté des Egouts et découvre : le partage, l’entraide, l’égalité, l’équité et la bienveillance. Une bulle qui éclatera avec le massacre des égouts et de Sir Edward Longway par le Dauphin de France, venu récupérer sa promise.

Dans le tome 2, Yuri s’enfuit de nouveau, seule cette fois, du royaume de France pour aller trouver exil chez les fourmis du Rail, afin de rejoindre le pays de sa mère: Keltia. Au cours de ce voyage, Yuri se découvre, s’émancipe et affronte son héritage.

Ordalie reprend l’histoire presque 2 ans plus tard. Yuri est devenue une jeune femme indépendante, aux antipodes de ce qu’elle était lors du 1er tome. On y découvre aussi l’évolution des autres personnages : Pyro le feu follet vit l’insouciance de l’adolescence, Uncle Cliff a pris tout le monde sous son aile, les fourmis toujours fidèle à elles-mêmes, Ryuzaki apprend doucement à assumer sa destinée, Gabrielle avec son éternelle tristesse tandis que Kenzô essaye de se repentir auprès de sa fille…

La hache de guerre [Attention Spoilers]

Mais ce calme apparent est rompu par le royaume de France. Keltia n’a pas bonne presse depuis que des disparitions d’enfants des rues ont lieu. Les soldats français du Roi en ont alors profités pour s’attaquer aux fourmis.

Pour protéger les siens, Cers, une fourmi, tue un soldat d’une balle dans la tête. Dilemme… Une Aeling a tué un soldat sur le territoire français mais perché sur le train du Rail qui est un territoire keltien. Quelle juridiction s’applique ? Une question épineuse dont la réponse pourrait déclencher une guerre qui mènerait Keltia à sa perte. Yuri, devenue en Keltia Lily d’Eunez Eusa, habituée aux codes de la noblesse française et experte en géopolitique, se propose comme ambassadrice de Keltia en France. Son but ? Éviter la guerre.

Aidée des ambassadeurs ottoman et japonais (qui n’est autre que Ryuzaki son frère), Yuri ou Lily se jette dans la gueule du loup et finit par proposer une Ordalie.

Une Ordalie ? Kezako ? Une épreuve judiciaire datant du Moyen-Âge qui consiste à soumettre un ou des accusés au jugement de Dieu par le biais d’épreuves.

La plume de l’autrice au service de l’histoire

Je ne vous l’apprends plus, j’aime la plume de Morgan of Glencoe. C’est une conteuse et elle t’embarque dans son univers comme tu vas acheter une baguette de pain: avec une facilité déconcertante.

Des histoires dans l’histoire

Ordalie ne se contente pas de raconter une histoire, Ordalie raconte des histoires. Qui parfois s’entremêlent : les disparitions d’enfants des rues de Paris, les manipulations d’Aliénor, les fourmis misent à ride épreuve mais qui gardent la tête haute, et Yuri, inconfortable dans son rôle choisi de « dernier espoir » de Keltia. Il y en a de partout, ne laissant aucun temps mort. Malgré tout, cela s’enchaîne avec fluidité.

Des personnages qui ne cessent de s’étoffer

Yuri poursuit sa lente déconstruction. De Yuri du tome 1, prisonnière de sa cage dorée à Lily du tome 3, méconnaissable et libre. Elle fait des erreurs, elle prend sa part, elle apprend et surtout elle fait de son mieux.

« Vous attendiez-vous vraiment à ce qu’une loutre de mer engendre un canari ? »

« Vous ne pouvez me conquérir, Votre Majesté : je ne suis pas un pays mais une personne. »

Pyro tente de se reconstruire en Keltia. Mais Pyro est un Rat et il n’oublie pas d’incarner les valeurs portés par Sir Edward Longway et ses parents. Pour ne pas que les gens des Égouts soient morts en vain.

Kenzôen repentance et aux émotions toujours aussi maladroite. J’adore son duo amis/ennemis avec Clifford. Je me suis beaucoup amusée à les lire et cela nous vaut de sacré punchlines…

« Alors vous comptez me faire mariner comme du gingembre ou vous lâcher le morceau ? »

« L’handicapé vous emmerde, Kenzô-kun. »

Ryuzaki a enfin trouvé sa place. Dans ce tome, le militaire laisse place à l’ambassadeur. Et il se révèle stratège, réfléchi et protecteur envers sa petite sœur. Ses relations avec Levana et les fourmis sont pleine d’empathie. Ce personnage prend beaucoup de carrure et cela fait plaisir à lire.

Charles-Henri est un des personnages que j’attends le plus sur le tome 4, où il aura enfin la possibilité de vivre autrement qu’à travers son frère. Va-t-il se découvrir ?

Les fourmis… La Capitaine Trente-Chênes m’impressionne par sa force de caractère. Douze, frère de Bran (mais pas que…) prend une tournure où personne ne l’attend. La vie des fourmis sera définitivement bouleversée dans ce tome.

Louis-Philippe, un enfant roi trop gâtée et Aliénor pourrie de vices sont des personnages que l’on adorera détester.

« ça devait être épuisant de constater que la réalité ne se conformait pas au mythe dans lequel il avait été éduqué »

Bran est la grande absente de ce tome, mais le pourquoi du comment est très logiquement expliqué.

Et tous les nouveaux personnages : Roussette la gamine des rues de Paris à la recherche de ses amis disparus, Loardan l’épée de Keltia qui devra faire face à son destin malgré son jeune âge…

Pourquoi j’ai aimé Ordalie ?

Ce qui fait qu’Ordalie est… Ordalie quoi !

La découverte de Keltia. Dans les précédents tomes, on en entend parler, et on côtoie des keltiens. Avec Ordalie, on passe une partie du livre en Keltia. Et je veux vivre en Keltia !

La géopolitique des différents royaumes se précise. Les ambassadeurs ottoman et japonais sont certes des alliés de la France mais ne voient pas d’un très bon œil le désir égotique d’expansion de Louis-Philippe. Quant à Keltia, elle cherche juste à protéger ses terres et son peuple.

La déconstruction de certains personnages. A la fin du second tome, Yuri, Gabrielle et Kenzô ont vu leurs idéaux voler en éclats et ont fait des choix radicaux. Je trouve l’évolution de ces personnages très riche à voir entre tradition et nouvelle liberté.

Les émotions des personnages qui sont tellement bien retranscrit. Déjà parce qu’il y a beaucoup de protagonistes, mais pas un ne manque de profondeur. On arrive à ressentir toutes leurs émotions. A ce jeu là, le personnage de Roussette sort du lot.

« Si elle avait connu un peu plus de mots, elle aurait su que ce sentiment là s’appelait nostalgie. Et que c’était celui qu’on éprouve face à l’innocence perdue, à l’insouciance morte, et aux tendresses passées. »

Et ce final… On en parle de ce final ? Ce revirement de situation que personne n’attend ni ne voit venir. Mais Morgan… Mais pourquoi ?!

Alors, Ordalie, je conseille ou pas ?

Évidemment que je conseille ! Les fans des tomes précédents ne seront pas déçus. On a l’habitude maintenant avec Morgan of Glencoe : on rit, on pleure, on tremble pour nos personnages préférés. Des personnages qui s’en soucient peu et qui font leurs vies !

La plume de l’autrice a encore pris en maturité, ne laissant à Ordalie aucune longueur. Chose appréciable, un bref résumé des 2 tomes précédents est disponible au début du livre, pour se remettre dans le bain. Cependant, je conseillerai, afin mieux apprécier sa lecture, de relire L’héritage du rail (le tome 2).

Le tome 4 ne devrait pas sortir tout de suite, et lorsque l’on sait sur quoi le tome 3 se finit, ça va être long !

Lire ma critique sur le tome 1, Dans l’ombre de Paris

Lire ma critique sur le tome 2, l’héritage du rail

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *