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Dans l’ombre de Paris est le premier livre et premier tome du roman de Morgan of Glencoe, publié chez les éditions ActuSF/Collection NAOS. Un livre mêlant Steampunk et Imaginaire, dont la suite « L’héritage du rail » devrait être publié en Septembre 2020. Je vous partage ma lecture ou plutôt dans mon cas une relecture de ce magnifique bouquin.
Pour moi, ce livre n’est pas une première
Ce livre est une relecture puisque j’avais déjà lu la version auto-éditée « Si loin du soleil » en 2016.
Je ne vais pas le cacher, je connais l’autrice, rencontrée pendant le Salon du livre 2012 (oui il y a plus de 8 ans maintenant) où elle développait ce qui est devenu maintenant « Dans l’ombre de Paris ». Depuis lors, je n’ai cessé de la suivre, que ce soit pour son livre, sa musique ou sa chaîne Youtube. En plus, Morgan est fort sympathique et j’adore papoter avec elle lorsqu’elle fait des dédicaces sur Paris. Vous l’aurez donc compris, « Dans l’ombre de Paris » est, pour moi, bien plus qu’un livre parce qu’il y a aussi clairement une histoire d’affecte.
Bienvenue dans la tête de Morgan of Glencoe
Dans l’ombre de Paris nous offre un monde entièrement inventé mais qui aurait pu exister. La majeure partie de l’histoire se situe à Paris, sous le régime d’une monarchie absolue et tyrannique. L’ambiance est très steampunk, du moins c’est comme cela que je me l’imagine, et il y a beaucoup de références aux univers de l’Imaginaire.
Yuri, le personnage principale est une humaine mais on y retrouve aussi des fées, des feux-follets et autres créatures, qui se côtoient et cohabitent.
Il est difficile de trouver un auteur-référence qui se rapproche de l’esprit du bouquin: c’est pas vraiment du Philip Pullman, c’est carrément pas du JK Rowling, c’est un monde imaginaire et rodé issu directement de l’imagination de Morgan of Glencoe. Et autant vous dire, qu’elle est très fournie !
Un destin tout tracé ?
On suit l’histoire de Yuri, la fille de l’ambassadeur du Japon qui a grandi dans une niche dorée, loin de la réalité du Peuple et formatée à devenir ce qu’on attend d’elle.
A 20 ans, son père la fait venir en France, à Paris, afin de la destiner à Louis-Philippe, le Dauphin. Un futur roi qui se donne des airs humanistes pour contrebalancer avec la tyrannie de son père, le roi Louis XX. Yuri accepte alors sa destinée sans broncher jusqu’à ce qu’une main tendue, au sein même du château, lui laisse le choix: devenir future Reine de France et se plier aux carcans de la Société ou prendre en main son destin, s’enfuir sans se retourner et sauter à pieds joints dans l’inconnu. (La question est vite répondue)
Du féminisme, de la tolérance et du non-genre…
Yuri fuit donc dans les rues de Paris, manque de se faire égorger et doit sa vie sauve à.. une fée !
Bran, c’est son nom, la ramène auprès de Sir Edward Longway, pire ennemi du roi Louis XX et coordinateur des Gens de l’Égout, une communauté qui vit dans les égouts de Paris. Très vite, on prend conscience que, dans ces égouts, s’est développé un véritable écosystème qui laisse sa chance à tous peu importe leurs passés, origines ou races. En effet, à la surface, les humains se comportent en être supérieur et font des fées et autres créatures leurs esclaves et les exploitent sans vergogne. Chez les Gens de l’Égout, les créatures et les humains cohabitent avec équité, égalité et surtout bienveillance.
Yuri ouvrira alors les yeux sur un monde qu’elle ne soupçonnait pas, loin de ses préjugés sociaux, de son éducation privilégiée et surtout loin de sa zone de confort. Comment s’en sortira t elle ?
Longtemps, elle avait cru que la sagesse, l’intelligence, le langage, l’humour, bref: la civilisation, étaient le propre de l’Humanité, et au sein de cette dernière, des nobles en particulier. […] Elle se reconnaissait de moins en moins le droit de juger ses gens.
Mon avis
En 2016, j’avais déjà dévoré ce livre et fait une critique sur un webzine pour lequel j’étais bénévole. 4 ans plus tard, mon ressenti s’est-il confirmé ?
L’imaginaire du livre étant très fourni, on peut parfois s’y perdre. J’ai offert ce livre à mes proches (oui, il faut soutenir ces potes auteurs), et certains ont lâchés le livre une première fois pour le reprendre par la suite et le dévorer à leur tour. Ce ne fut pas mon cas, en même temps j’attends de lire cette histoire depuis 2012…. Cependant, il faut admettre que la mise en place de l’univers est un peu long mais je la trouve nécessaire pour mieux dévorer la suite de l’histoire, sans se perdre.
Malgré un Imaginaire très fourni, tout est cohérent, la vie à la surface, la gestion de la communauté des Gens de l’Égout… On sent un monde que l’autrice a rodé, réfléchi dans les moindres détails et prêt à nous surprendre. C’est aussi un livre très ouvert où il est question de non-genre, d’exploitation de son plein potentiel, d’homosexualité et surtout à travers les yeux de Yuri: de tolérance, d’émancipation et de liberté.
Je recommande évidemment « Dans l’ombre de Paris ». J’ai hâte que le tome 2 sorte (incessamment sous peu lorsque j’écris ces mots). Je suis aussi pressée de retrouver Morgan en séance de dédicaces !