Plan de l'article
On part sur un tiercé avec la critique du tome 3 de la saga La passe-miroir de Christelle Dabos qui s’intitule « La mémoire de Babel ».
Un roman de transition
A la fin du tome 2, Thorn s’était enfui du Pôle en utilisant le pouvoir de passe-miroir dont il a hérité de sa femme quelques heures plus tôt. Ophélie, elle, a dû retourner sur son arche d’Anima et sans sa belle-tante Bérénice. Bref, à la fin de ce tome, on était passé pas loin du pire, mais ce n’était pas la joie !
Le tome 3 reprend plus de 2 ans après le tome 2. Thorn est toujours aux abonnés absents, on ne sait toujours rien sur Dieu et Ophélie s’ennuie comme un rat mort sur Anima. Quoi qu’elle fasse, elle est fliquée et n’a donc aucun champ d’action possible pour retrouver Thorn et enquêter sur Dieu. Sauf que…
Un jour de fête, elle en profite pour fuir avec Archibald. Lui et ses acolytes recherchent l’arche de l’Arc-en-Ciel, mais Ophélie, elle, n’a qu’une obsession : retrouver Thorn (et Dieu accessoirement). Elle file donc sur l’arche de Babel où elle se confronte aux chocs des cultures : il y fait une chaleur étouffante et le peuple y est limite lobotomisé. Ophélie ne pourra donc faire confiance à presque personne.
« Je raisonne comme une table basse », se rabroua Ophélie.
« Vous êtes… vous êtes… vous êtes plus exaspérant qu’un tube de dentifrice ! »
L’émancipation d’Ophélie
Ophélie arrive à Babel en incognito. Pour ne pas se faire repérer, elle décide de changer de tête et de prendre une fausse identité. Et le choix de son nouveau nom ne sera pas anodin. Afin de se rapprocher de Thorn, elle doit pouvoir avoir accès au Mémorial de Babel. Et pour cela, elle doit intégrer le conservatoire de la Bonne Famille et y grimper les échelons. Simple me direz-vous ? Pas si sûre…
Ophélie, pourtant habituée à être mise à rude épreuve au Pôle, devra avoir les nerfs solides. Sans la protection de Thorn, elle devra se battre pour accéder aux échelons qui lui permettront de retrouver Thorn et la trace de Dieu, tout en cachant sa véritable identité. On est loin des précédents tomes et de la petite fille frêle que l’on doit protéger à tout prix.
Lors de ses épreuves, elle se découvrira et se rapprochera de ce qui la lie à Dieu. Ophélie en ressortira plus forte, plus sûre d’elle et de ce qu’elle veut.
« Elle se sentit mourir. Elle allait enfin pouvoir vivre. »
Des longueurs et une fin en apothéose
Alors, à la décharge de l’autrice j’ai dû couper ma lecture en 2. En effet, entre un déménagement express et la PMA, j’ai dû mettre en pause ma lecture pour plusieurs semaines. Je me suis arrêtée au moment où elle intégrait le conservatoire de la Bonne Famille.
Peut-être est-ce dû à cela, mais j’ai trouvé toute cette partie beaucoup trop longue. J’ai assez vite compris où l’autrice voulait en venir et je pense qu’elle aurait pu faire sauter 1 chapitre ou 2. J’étais donc sur ma faim un bon tiers de mon livre. Et c’est long.
L’histoire commence à bouger lorsque l’on retrouve la trace de Thorn. Les retrouvailles sont… surprenantes, très « thorniennes » j’aurais envie de dire. La seconde partie du livre est plaisante à lire. On en apprend plus sur Babel et ses esprits de famille, qui est Dieu et l’Autre, et comment l’atteindre ? J’ai aussi été intriguée par les aventures autour d’Archibald, mais cela prendra plus de sens dans le tome 4.
Le dernier tiers du tome se finit en apothéose. On passe par des émotions complètement clivantes. D’un côté, Ophélie & Thorn se retrouvent enfin (3 tomes quand même…) mais de l’autre, les échos se déchaîneront de manière dramatique.
« Avait-on idée de faire des déclarations pareilles d’un ton aussi sérieux ?. »
En conclusion, je conseille ou pas ?
Certaines bookstagrammeuses m’avaient prévenu sur Instagram, suite à ma critique très positive sur le tome 2. Les tomes 3 & 4 ont créé frustration et déception. Je suis en pleine lecture du tome 4 et force est d’admettre que je tends à leur donner raison.
Ce tome a été long, je déplore le déséquilibre de l’histoire. Le 1er tiers du livre tire en longueur, l’autrice m’a enfin accroché au second tiers et le dernier tiers enchaîne les dénouements beaucoup trop vite. Pour autant…
Ce n’est pas un one shot, ce tome fait partie d’une saga. Et j’ai accroché à cette saga. J’ai aimé voir Ophélie prendre en assurance. J’ai aimé ne rien comprendre au comportement de Thorn puis m’émouvoir. Et j’ai aimé cette fin. Une fin en apothéose. L’autrice a su nous faire passer de la mignonitude à l’horreur en quelques paragraphes. Pour tout ça, je continue pour savoir la fin de la saga.
« Un peu plus que cela même »
Lire ma critique du Tome 1 de La passe-miroir « Les fiancés de l’hiver »
Lire ma critique du Tome 2 de La passe-miroir « Les disparus du Clairdelune »