Plan de l'article
L’héritage du rail est le second tome de la saga « La dernière geste » de Morgan of Glencoe. Il fait directement suite à l’ombre de Paris
L’histoire reprend là où elle s’est arrêté
Disclaimer. Alors si tu es là par hasard, je ne te conseille pas de lire ce paragraphe. Va d’abord, lire la critique du tome 1, lire le tome 1 et ensuite tu pourras revenir.
Le livre s’ouvre donc sur le carnage des Egouts. Les rats, sauf les enfants et quelques adultes, ont été massacrés. Yuri est dans l’obligation de rentrer « dans le rang » et de rester à l’ambassade du Japon, chaperonnée par son père et Ryûzaki, son garde du corps. Très vite, elle étouffe de nouveau.
L’heure est donc au recueillement au début de ce livre, on enterre ces morts, on laisse couler ses larmes afin de mieux repartir et continuer le combat.
Le tome de l’émancipation ?
Si dans le tome 1, Yuri découvre la liberté et la tolérance, ce tome 2 semble sonner l’heure de l’émancipation. Elle tient tête à son père, s’affranchit de son garde du corps et manie les armes comme jamais. Mais le monde nobiliaire, lui, n’a pas changé, son père veut toujours la destiner au Dauphin et la tient par l’affect en menaçant directement les seuls survivants du massacre: les enfants Rats.
En parlant des enfants, tous sont devenus orphelins. Si la majorité finira adopté en Keltia, ce n’est pas le cas de tous. En effet, certains enfants-rats décident aussi de s’émanciper…
Mini-spoil, un autre personnage que l’on ne pensait ne plus revoir arrive à reprendre vie après une difficile reconstruction qui le/la fera revenir de très loin.
Même pour une noble, Yuri, sept tentatives d’assassinat en vingt ans, c’est très au-dessus de la moyenne.
Taliesin savait que les sentiments de Bran, en toute chose, étaient mille fois plus intense que ceux de n’importe quel être vivant. C’était sa faiblesse. Et c’était sa force. […] C’était ce cœur capable de supporter et d’endurer des émotions sans demi-mesure, si absolues, si pures… et si dévastatrices qu’elles auraient ravagé et détruit n’importe quelle âme.
Mais ne me prenez pas pour une femme forte, Yuri-hime: je ne saurais, vous ne saurez, si je suis forte que lorsque je serai tombée, et seulement à la façon dont je me serai relevée, si tant est que je me relève. La puissance vient du monde. La force ne vient que de soi.
– Je m’appelle Gôshi Mayo.
– Mayo ? Comme de la mayonnaise ? s’écria Pyro
On redécouvre certains personnages
Yuri n’est pas la seule qui se redécouvre, mais je ne peux pas en dire plus sinon je spoile méchamment (et Morgan va me taper sur les doigts).
Ce tome met en lumière certains personnages déjà présent dans le Tome 1. Une partie du livre se passe à la Cour de France, nous suivons donc l’évolution du dauphin Louis-Philippe. Nous découvrirons les secrets qui rongent le père de Yuri et la reine Gabrielle. Quant à Aliénor, la demoiselle d’honneur de la reine, elle prend de la hauteur et se positionne là où on ne l’attend pas.
Comme le titre du Tome 2 le révèle, l’autre partie se joue sur les Rails (ou autour mais chut…). On y retrouve donc les Fourmis: Ren, Alcyone, la capitaine Trente-Chêne ou Douze… Fidèles à elles-mêmes mais complètement chamboulées par l’éradication des Egouts. Cet événement les obligera à sortir de leur Rail et à faire des choix.
Les complots et la manipulation menus présents dans la Cour de France contraste avec la simplicité et la pureté des Fourmis du Rail. Deux mondes que tout oppose mais involontairement rattaché.
Chacun de ces personnages voient leurs personnalités mises à jour par la plume de l’autrice, et creuse une intrigue dont on ne soupçonnait pas la profondeur !
Les montagnes russes
L’ambiance est différente du Tome 1, qui jusqu’aux derniers chapitres se voulait « léger » et bienveillant. Dans l’Héritage du rail, la bascule n’est pas aussi nette. Ce n’est pas un livre sombre, on rit, on est ému, on s’attache aux personnages, on est surpris aussi…. Mais la boucherie qui a eu lieu dans les égouts est omniprésente et cette ombre plane sur tout le livre. L’histoire du tome 2 en est intimement et intrinsèquement liée.
Quant à l’intrigue… Plusieurs questionnements que vous aurez pu avoir à la fin du tome 1 ou en lisant le tome 2 prennent sens. Un exemple sans spoilers ? Lors de la bataille des Égouts, pourquoi Sir Edward Longway a été déstabilisé, laissant ainsi l’opportunité au Dauphin de le tuer ? Croyez-moi, vous n’êtes pas au bout de vos surprises…
Mon personnage préféré ? oh le Duc de Fleury ! (Joke facile que seuls ceux qui me connaissent IRL comprendront… Désolée pour toi visiteur anonyme.)
Ou plus sérieusement, j’ai été impressionnée par le parcours de Bran qui avait déjà énormément évolué lors du Tome 1. Avec l’héritage du rail, elle se retrouve de nouveau orpheline et apprend à surmonter ses blessures, pour au final trouver une certaine paix intérieure.
Est-ce que j’ai aimé l’Héritage du rail ?
Évidemment !
Certains pourraient trouver la mise en place un peu longue. Moi je la trouve nécessaire, surtout après la fin du premier tome, qui nous a laissé sous le choc par tant de violence. Je pense déjà sauter sur le tome 3 à sa sortie en 2021. Ce tome 2 est très réussi, et est encore mieux que Dans l’ombre de Paris. L’autrice creuse une intrigue qui promet une profondeur et une complexité qui nous tiennent en haleine.