Plan de l'article
Je suis une grande Fan des téléfilms « Ann of Green Gables » que j’ai regardé en période de vacances scolaires sur M6. Au point de les acheter en DVD lorsque je les avais retrouvé en Angleterre. Quelle ne fut pas ma joie lorsque Netflix a sorti sa propre version qu’elle a appelé « Anne with an E ».
Anne of Green Gables, l’histoire d’une saga
L’histoire a été écrite par Lucy Maud Montgomery dès 1908, sous une sage de 8 livres, sorti sur 30 ans. Une saga qui a donc plus de 100 ans et qui est une référence en Angleterre. Je précise que je les ai achetés lorsque je vivais à Londres et que j’ai lu le premier tome il y a 10 ans. Donc j’en ai peu de souvenir surtout que l’écriture de Lucy Maud Montgomery est un peu ardue (je trouve). Cependant, si les livres sont peu connus en France mais ce n’est pas le cas des 2 téléfilms sortis dans les années 80. Avec Meghan Follows et Jonathan Crombie, attention coup de vieux dans la face !
Anne Shirley, l’histoire d’une rêveuse !
Sur l’Île du Prince Edward, au Canada, Matthew et Marilla Culthbert, frères et sœurs, possèdent la Maison aux Pignons Verts (Green Gables). Ils décident d’adopter un garçon afin d’aider à entretenir la ferme et les champs. Lorsque Matthew arrive à la gare pour le récupérer, il tombe nez à nez avec Anne (« avec un E, dit-elle, parce que ça fait héroïne romantique). Elle est maigre, rousse, très très bavarde et déborde d’imagination. Elle rêve sa vie pour oublier son passé d’orpheline trimbalée de familles en familles qui la prenait pour une esclave.
Après quelques péripéties, elle est finalement gardée aux Pignons Verts et devient Anne of Green Gables. Là-bas, son imagination et sa passion pour le romantisme un peu trop débordante la mettra dans de drôles de situations. Et elle deviendra une brillante adulte auprès de sa meilleure amie Diana et de son concurrent puis ami, le délicieux Gilbert Blythe.
C’est ainsi que commence et se développe la première partie des histoires de Anne of Green Gables, la suite de sa vie d’adulte est tout aussi prenante mais c’est aussi ainsi que commence la série de Netflix.
Anne with an E, une adaptation très libre…
Je préviens de suite. Ceux qui s’attendaient à un copié/collé du téléfilm vont être déçus. C’est une adaptation très libre et on ne retrouve en rien l’atmosphère du téléfilm. On y retrouve l’histoire et les personnages de base, quelques aventures (comme la fois où Anne a soûlé à son insu Diana) mais le reste est… différent.
[SPOILER] Attention, si tu n’as pas vu cette série, passe au paragraphe suivant !
Anne de Netflix est très différente de la Anne de Megan Follows mais ce n’est pas un problème. Les premiers épisodes reprennent certaines scènes du téléfilms et du livre mais très vite cela dérape. Anne de Netflix est un personnage avec des traumas qui la rattrapent parfois, gâchant un peu son côté utopiste.
Gilbert est toujours un personnage délicieux et protecteur qu’Anne se plait à se mettre en compétition. Mais son personnage est très mature et surtout puisqu’il perd son père à la mi-saison et part en ville gagner son pain sans prévenir personne. Le Gilbert du téléfilm (et de mémoire du livre, arrêtez-moi si je me trompe) est beaucoup plus insouciant et gamin et se plait à taquiner Anne pour se faire remarquer pendant toute leur scolarité. Et de plus, son père comme son exploitation vont très bien. Bah oui, vous vous souvenez la scène de la vache dans le champ qu’Anne et Diana essayent de rattraper ? Bref, le Gilbert de Netflix est loin de l’amoureux transit du téléfilm. Il a certes des sentiments pour Anne mais a d’autres chats à foutter.
Matthew a dans la série Netflix beaucoup plus de place. Il est toujours dominé par sa sœur Marilla et considère Anne comme sa fille mais il est lui aussi très dark. La famille vit dans l’ombre d’un grand frère, parti trop tôt rendant l’ambiance aux Pignons Verts un peu trop lourde. Cela passe encore. Mais lorsque, à la fin de la saison, Matthew se retrouve à devoir hypothéquer la maison suite à perte d’une récolte, allant jusu’à la tentative de suicide, je me suis dit « Netflix, tu fumes de la bonne ».
Les autres personnages sont assez fidèles: Marilla est faussement sévère, Diana est une amie fidèle, Josy est une vraie peste…
…et pourtant on accroche !
Pour résumer, si tu n’as pas voulu te spoiler, les producteurs ont pris de sacré libertés sur l’histoire que Lucy Maud Montgomery a dû se retourner dans sa tombe ! Et pourtant, j’ai apprécié et pour plusieurs raisons.
Une histoire qui tient la route
Je fustige depuis le début, les libertés prises sur le téléfilm et (de mémoire), le livre. En grande fan du téléfilm, c’est normal, surtout que j’en avais beaucoup d’attente. Mais l’histoire de Anne of Green Gables, version Netflix est très cohérente. Elle respecte l’époque et l’univers de Lucy Maud Montgomery. Une personne qui n’a vu le téléfilm ou lu le livre ne trouvera rien à en dire, je pense. D’ailleurs la série est très bien noté sur Netflix.
Des comédiens qui tiennent la route
A commencer par la comédienne qui interprète Anne: Amybeth McNulty. Elle est excellente ! Elle a l’âge du rôle et a su trouver sa Anne. Ce n’est pas un copié/collé de Megan Follows. Son personnage est moins enthousiaste et utopiste, plus dark, légèrement égocentrique. C’est une Anne très différente mais très bien défendue par la comédienne.
Les autres personnages jouent aussi très bien, même si ils sont un peu eclipsés par le jeu de Amybeth McNulty. Une mention spéciale au générique, qui est sublime et qui n’est pas sans rappeler l’univers de la photographe Julie de Waroquier. Si tu connais pas, clique sur le lien c’est très Burtonien, perso j’adore.